Questions à… une Tunisienne
Il m’est très difficile de représenter ma bourgade outre-Méditerranée. Mais, à Dakar, en l’absence de chéchiya sur pied ou de gosier éduqué aux piments broyés, le choix ne m’a pas été laissé. Légitimité non assumée, c’est face aux mondobloggueurs que j’ai dû affirmer ma partialité.
Si « la Tunisie est une femme et que toutes les femmes du pays sont la Tunisie », comme l’affirme Mohamed Amine Abassi, photographe amateur tunisien [que je vous invite à soutenir], Limoune – ليمون accepte de se prêter au jeu des questions-réponses dont elle en présente ci-dessous le Top 3.
3. Qu’est-ce-que vous avez gagné ?
Probablement la question la plus récurrente. De manière brute ou détournée, Stephane, Gaïus, Danielle et d’autres s’interrogent sur la révolution fantasmée et ses lendemains diabolisés.
Sur place, j’ai répondu : la peur enterrée, la liberté de s’exprimer, la liberté de se rassembler et l’appropriation de l’espace public.
Mais, je n’ai pas livré l’avis de Smaïl : la censure a été remplacée par la menace.
Ni celui de Naceur : la liberté a été trahie par le chaos.
2. Blédarde ou beurette ?
Après m’avoir souvent provoquée avec ses questions pro-nahdaouies, Boubakar, l’étudiant malien maghrebophile, algéranophile, et raïophile, s’attaque à mon statut en France. Cette question m’a plu, car pour une fois, elle n’impliquait que moi. Mais, si pour être beurette, il me faut être née en France, la dénomination « blédarde » s’applique à moi, par défaut !
1. Et la Tunisie, comment ça va ?
Posée par le presqu’engagé William, autour du petit déjeuner, au premier jour de la formation #MondoblogDakar, la question la plus simple est définitivement la lauréate de ce classement. Je ne sais pas si je mettrais ça sur le coup du réveil matinal, mais, aussi inattendue que spontanée, ma réponse fut : » Euh, ça dépend sur le plan gouvernemental ou celui de la société civile ».
« Commençons par le départ, la santé ! », me répondit William.
Mention spéciale : « Tu es belle comme lui. »
Je ne pouvais boucler ce classement sans accorder une mention spéciale au chauffeur du mini-bus. Alors que nous arrivions Place de l’Indépendance, le roi du Maroc, Mohammed VI – affectueusement appelé M6 par d’autres – s’imposa à nous. Le chauffeur me lança alors : « Ah comme toi ! »
« Euh, non, il est marocain« , répondis-je. Et, sa réponse, révélant une répartie sans mesure, fut un des compliments à écrire dans l’Histoire du monde, l’Histoire du Maroc, dans l’histoire de Limoune : « Tu es belle comme lui. »