Et si nous, usagers, nous faisions grève ?

Article : Et si nous, usagers, nous faisions grève ?
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13 janvier 2015

Et si nous, usagers, nous faisions grève ?

Depuis la grève sans préavis des transports publics tunisois débutée hier à 17 h, les rails du métro de la capitale sont devenus le terrain de randonnée de bon nombre de Tunisiens. Certains, ce matin, ont opté pour le covoiturage, mais les rails sont encore peuplés d’usagers. A notre tour de lancer notre appel à la grève.

Métro tunisien absent de notre paysage depuis plus de 24h. © Limoune
Métro tunisien absent de notre paysage depuis plus de 24 h. © Limoune

Communiqué de Limoune et d’éventuels respectueux syndicaphobes

L’ampleur de la grève sans préavis concernant le versement d’une prime de fin d’année aux agents des sociétés de transport nous contraint à des parcours pédestres d’une heure et demie à trois heures. Nous ne vous demandons pas de renoncer à votre prime, nous n’allons pas vous accuser de nous prendre en otage, mais nous tenons à affirmer à notre tour nos revendications. Nul besoin de revenir sur la situation actuelle qui nous offre l’opportunité de croiser des co-usagers, hommes et femmes de tout âge et de toute force physique, arpenter vos parcours habituels de bus et de métro ; de les entendre soupirer, râler, espérer, sourire ou se soutenir.

« On va fondre sous cette chaleur »

« Tu vas encore loin »

« Ariana, terminus »

« Qu’Allah soit avec toi » [lui tapotant sur l’épaule]

Ce communiqué aujourd’hui n’est pas définitif et est ouvert à la discussion. Mais dans le même temps, il confirme qu’il est impossible de revenir sur les principaux points de désaccord :

  • le nombre insuffisant de bus, de métros, de train de banlieue et de trains nationaux : encombrement sur les voies, surpeuplement des bus, des rames et des wagons, absence de place assise suffisante dans les trains nationaux reliant le nord au sud du pays
  • l’accumulation de retard des transports publics et sa banalisation
  • l’absence d’accès à certains quartiers en transport public
  • le manque d’information sur les réseaux de transports locaux : les usagers sont obligés de glaner à tout va des informations sur un service pourtant public.

Limoune considère que les efforts ministériels s’il y en a d’avant et d’après révolution ne répondent pas aux attentes et à la dignité des usagers des transports publics, que les gouvernements ont toujours encouragé l’achat de véhicules personnels aux dépens du développement de son réseau de transports publics dans le pays. Elle appelle à faire du développement des transports en commun une priorité et maintient son appel à la grève (quand vous voulez ! On est rôdé maintenant niveau rando) et elles appellent les usagers à participer massivement à la mobilisation.

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