ZooM sur Nous – Être acteur de nous-même
L’idée n’est pas de se victimiser, mais de dénoncer. L’idée n’est pas de diaboliser, mais d’aspirer à un vivre ensemble. Le collectif Zoom sur nous que nous venons de constituer s’empare de l’outil vidéo pour s’exprimer. La première prise de position s’attaque à l’islamophobie.
Pour la première fois, sur ce blog, Limoune – ليمون parlera à la 1ère personne du pluriel. Celle qui privilégie le « je » pour insister sur le fait que ses écrits n’engagent que sa personne, se permet aujourd’hui d’emprunter le « nous » pour parler au nom du collectif Zoom sur nous.
A notre tour
Les musulmans sont souvent représentés à l’écran, mais nous, membres du collectif, refusons le regard porté par les médias dominants sur toute une communauté. Munis de bonne volonté, mais de peu de moyens, une mini-caméra, une connexion internet, une échelle et des cartons, nous avons décidé de faire d’un écran 4*12 notre champ d’action. Reprenant les stigmates véhiculés sur l’islam, nous dénonçons un traitement arbitraire de l’information et de la fiction qui s’immisce et s’infiltre dans notre subconscient faisant du préjugé une norme.
Nous rejetons la généralisation, la stigmatisation, cette perception erronée de l’individu qui constitue un biais à la rencontre, à l’expérience humaine. Nous refusons le stigmate, que nous n’intérioriseront pas, la colonisation mentale et l’infériorisation. Zoom sur nous a été constitué afin de porter notre voix contre le pouvoir illégitime du dominant qui définit l’autre et de nous définir nous-même. Nous souhaitons être acteur de nous-même, en pointant délibérément la camera sur nous- même.
A bas le « vous », vive le « je », le « tu » et le « nous ». Zoom sur nous.
Fervent croyant et défenseur du vivre ensemble, le collectif tente de se regarder et de regarder nos sociétés sans jugement. Sans ju« je »ment, nous décidons d’abord de nous retrouver, de discuter et d’accepter l’idée que l’un d’entre nous veut mettre en images. Sans ju« je »ment, nous tentons de transcender les catégories et de questionner les préjugés. Et parce que nous ne sommes pas immunisés contre ce que nous rejetons, nous caricaturons le ju« je »ment pour nous battre avec nous-même et contre nous-même. Pour nous battre avec le « je », le « tu » et le « nous », chacune de ces entités ayant été reconnues afin que nous puissions faire usage de la 1ère personne du pluriel.
Nous venons de quatre continents différents et nous vivons sur quatre continents différents. Notre lieu de naissance ne prédestine pas notre lieu de résidence. Notre lieu de résidence ne détermine pas notre identité. Nos pays sont « libres », colonisés ou décolonisés mais nous refusons de poser un regard colonisé sur nous-mêmes. Nous refusons l’ingérence dans notre identité.
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